dimanche 19 septembre 2010

Nous sommes rentrés!




Samedi 18 septembre 112ème jour
Mammern - Tinterin km/j. 210 km/tot. 16'125
Météo : Très beau le matin, puis couvert

Petit-déj. tardif au soleil puis en route pour la maison! Entre Berne et Fribourg, je me repasse le film de notre départ. Ca paraissait si loin, si fou, si long, nous avions l'éternité devant nous et voilà que c'est déjà fini...
Arrivée vers 15h30, Luc nous attend, puis arriveront Frédéric, Christophe et enfin Sylvia. Quelle émotion et quel bonheur de se revoir après si longtemps! De quoi dissiper ma nostalgie. Ernest, lui, est aux anges. La famille lui a manqué et de plus, il traîne un mauvais rhume depuis une semaine et est enchanté de retrouver le confort de la maison.

Les courges et les tournesols sont arrivés à bon port, les dernières roses fleurissent sur le rosier grimpant et nous aurons demain un très beau dimanche comme pour nous accueillir chez nous. Un apéro au soleil sur la terrasse avec nos fils et leurs amies, joie des retrouvailles et voilà. Demain est un autre jour.










Derniers tours de roues







Vendredi 17 septembre, 111ème jour
Ingoldstadt - Mammern (Bodensee) km/j. 299 km/tot. 15'915
Météo : Des nuages, mais assez joli

Cette fois c'est sérieux, on rentre! Mais un peu par le chemin des écoliers. Direction Friedrichshafen où nous prenons le bac pour Romanshorn. Notre dernier lac, mais certes pas le moins beau, et notre dernier ferry. La route le long du lac est un enchantement : douceur du paysage, splendeur du lac dans les rayons du soleil déclinant, villages de livre d'image, la beauté aura été notre compagne jusqu'à la toute fin du voyage.

On trouve un camping au bord du lac, notre dernier camping aussi. Sixrangées de caravanes aménagées en chalet, bien serrées les unes contre les autres, ça doit être l'horreur en été. Mais là nous y sommes quasi seuls sur une grande pelouse réservée aux camping-cars. En tout, une fin de voyage en douceur.

jeudi 16 septembre 2010

Surprise, surprise















Lundi 13 septembre, 106ème jour
Strzelin - Dresden km/j. 274 km/tot. 15'253
Météo : grosse pluie. Le ciel se dégage vers 15 h et nous aurons beau temps pour la visite de la ville.

Nous franchissons la frontière polonaise vers midi et du coup nous sentons vraiment la fin du voyage, presque comme si nous étions déjà chez nous. Ne nous y fions pas, le voyage n'a pas vidé son sac à malices!

Etape à Dresden la somptueuse avec ses superbes édifices baroques jalonnant les rives de l'Elbe. Nous y passons une excellente soirée sous un ciel redevenu serein.


Mardi 14 septembre, 107ème jour
Dresden - Ingolstadt km/j 363 km/tot. 15'616
Météo : Il tombe des cordes, j'en ai MARRE ! Heureusement, la pluie cesse vers 15 h.

On part avec l'idée de dépasser Munich et de camper vers l'Ammersee. Programme un peu ambitieux. Le bus marque son désaccord par une odeur suspecte suivie d'un nuage de fumée pestilentielle qui s'échappe du moteur. Chance dans le malheur, on est juste à la sortie pour Ingoldstadt. On réussit tout juste à parquer sur une aire de station-service, juste à côté d'un garage VW. Si c'est pas du bol, ça! On prend rendez-vous au garage pour le lendemain et pas le choix, on passe la nuit sur place. Original, comme camping. On s'écroule de rire en nous voyant plantés là, avec notre bus hors service, nos deux chaises sur le parking, notre bouteille de rouge, notre courge et nos tournesols (avec lesquels la cohabitation sera plus facile que prévu). Contre toute attente, nous passerons une excellente nuit. Les deux nuits suivantes nous logeons dans 2 hôtels différents, je ne vous raconte pas le cirque pour se loger ici.
Mercredi 15 et jeudi 16 septembre, 107 et 108ème jour
Météo : Gris mercredi et joli temps jeudi

Nous passons 2 jours à Ingoldstadt en pour la réparation du bus, dont le tuyau d'eau a lâché. Rien de trop grave, pas de dégâts au moteur, mais il faut le temps de commander les pièces et de faire le boulot. Nous constatons que nous avons un goût excellent pour choisir les endroits où tomber en panne : Ingoldstadt est une ville belle et intéressante, une étape imprévue mais fort agréable.

Familles je vous aime













Dimanche 12 septembre, 106ème jour
km depuis notre arrivée à Nysa 133 km/tot. 14'979
Journée en famille dans le petit Eden de Strzelin, avec un temps spécialement commandé pour nous : radieux.
Grillades dans le jardin, conversation, rires, émotion, bonheur d'être ensemble, rien n'a manqué à ce jour. Nous repartons comme en 2008, le coeur à la fois heureux de cette réunion avec ceux que nous aimons et triste de la séparation.

Nous repartons aussi avec une avalanche de cadeaux : 2 courges (dont une énorme!), de magnifiques tournesols, X bouteilles de wodka (nous avons renoncé à compter), 2 bouteilles de zurek, un gâteau (énorme lui aussi) un ravissant set à café (est-ce que j'en oublie?) et plus précieux que tout cela la chaleur, l'affection et la générosité de tous.

Nous passons la nuit à l'hôtel Maria - ça vous rapelle quelque chose, Josée et Toini?

Jours heureux à Nysa










:






Jeudi 9, vendredi 10, samedi 11 septembre, 103, 104 et 105ème jours
Météo : Variable, mais plutôt joli. Super humide la nuit.

Que cet article soit d'abord un chant à la louange d'Ewa, qui a été notre bonne fée durant ces trois jour. Elle m'a aidée pour mon énorme lessive, nous a obtenu un rendez-vous dans un garage pour le service du bus, nous a pilotés dans sa ville et fait visiter le château de Javornik en Tchéquie proche, en plus de faire des allers-retours entre le camping et la ville. Je ne sais pas quand elle a eu le temps de dormir. Fée du logis, guide touristique, taxi, elle a tout fait pour nous. Un grand MERCI Ewa pour ton hospitalité.

Nysa est une ville très jolie, très animée et très agréable, traversée par une belle rivière et située non loin d'un grand lac et de fabuleuses plages de sable. Détruite à 80% à la guerre, ses monuments marquants et ses plus belles maisons ont été restaurés et le reste a été reconstruit en style d'aujourd'hui, mais en restant dans le ton de la ville ancienne. Finalement, le mélange est plutôt réussi et nous a bien plu.
Trois moments forts de ces journées :
La montée à une tour à Nysa et le merveilleux panorama.

La visite, samedi, du château de Javornik, à une quarantaine de km de Nysa. Le voyage lui-même est un bonheur, dans de grandes campagnes paisibles qui s'élèvent en douces collines vers les montagnes proches, de lacs et de villages riches des témoignages de leur passé. Le château lui-même est un élégant édifice 18ème qui a la particularité d'avoir intégralement conservé son ameublement et ses aménagements d'origine, ce qui est une rareté dans une région qui a connu tant de bouleversements. Il donne l'impression de pénétrer de plain-pied dans la vie de la famille qui l'habitait. Au retour arrêt-repas sur une sympatique terrasse où nous avons goûté au fameux sandacz, le poisson-vedette de la région. C'était un repas délicieux et un moment très agréable.


Enfin la visite d'une splendide église baroque, qui a la réputation d'être la plus belle de Silésie. Nous l'avions trouvée fermée vendredi, à notre grande frustration et nous la découvrons samedi soir après la messe, avec émerveillement. C'est un opéra à elle toute seule, avec sa lumineuse polychromie, ses délicieux balcons en encorbellement, comme des loges de théâtre. On entendrait presque le froissement des ailes des anges qui jouent dans les ors de l'autel.

lundi 6 septembre 2010

Les incontournables ... et les autres











Lundi 6 septembre 100ème jour (Eh! oui)

Debno - Oswiecim km/j. 118 km/tot. 14'433

Météo : Couvert avec éclaircies, soirée assez jolie


Visite des mines de sel de Wieliczka. C'est, comme je l'ai dit, un des must du voyage en Pologne et leur réputation n'est pas usurpée. C'est splendide, très impressionnant et parfaitement mis en scène. On y fait 3 km de parcours aménagé et n descend à 130 m. mais les mines font 10 km de long sur 2 de large et 350 m. de profondeur, 300 km. de galeries. Toute l'étendue est uniquement constituée de sel, qui fait un matériau très beau, du gris doux au noir profond, fleuri des veines d'un blanc pur de la fleur de sel. Le clou de la visite est certainement la "cathédrale" une grande église souterraine dédiée à Ste Cunégonde, la patronne des mineurs, entièrement réalisée par les mineurs avec de très belles et touchantes sculptures racontant des épisodes bibliques. Le sol est en dalles de sel polies d'une douce brillance. Les charpentes et les murs d'étayage de la mine sont aussi une véritable oeuvre d'art. Et nous avons eu une visite guidée très intéressante... en français! Si, si, il y a aussi des francophones qui voyagent, même si l'on pourrait parfois en douter.


Ensuite direction Oswiecim (Auschwitz) que nous visiterons demain. Nous y étions allés en 1971 et Ernest tenait à y retourner. Nous sommes installés dans un hôtel flambant neuf juste à côté du camp et autant dire que nous nous sentons plutôt mal à l'aise. Bien sûr, la vie reprends ses droits et il faut bien que les gens d'ici vivent, mais il y a quelque chose d'indécent à trouver hôtels et restaurants à proximité de ce lieu d'horreur.




Mardi 7 septembre 101ème jour

Oswiecim - Ojcow km/j. 130 km/tot. 14'563

Météo : Beau temps


De la visite d'Oswiecim je n'ai pas envie de parler. On en a tant dit et écrit sur ce lieu! Rien sinon que l'émotion et l'horreur sont aussi fortes que lors de notre première visite. Aujourd'hui comme hier, on ne sort pas de là intact.


Ensuite, sur ma suggestion, nous programmons un crochet par le Jura polonais, du côté de Czestochowa. Ce n'est pas très loin mais nous nous perdons dans les environs de Cracovie et finalement nous gaspillerons ce bel après-midi à nous énerver sur la route. Nous arrivons à Ojcow à la nuit tombante, juste pour nous installer dans un petit camping à demi fermé, sans électricité, et pour comble notre lampe électrique d'appoint rend l'âme! Pas vraiment la réussite totale... Dommage, le paysage est très beau, de grandes falaises blanches, des forêts qui prennent couleur et de charmants villages alpestres. La nuit nous réserve aussi le cadeau d'un magnifique ciel étoilé, le premier depuis le début de notre voyage.


Mercredi 8 septembre 102ème jour
Ojcow - Nysa km/j. 283 km/tot. 14'846
Météo : Pluie, puis couvert mais sec, assez doux
Foin des promesses du ciel étoilé! Nous nous réveillons dans un brouillard qui ne tarde pas à tourner à la pluie. Du coup, nous renonçons à visiter une région pourtant prometteuse et filons tout droit vers Nysa. Etonamment, la route est facile et rapide et nous arrivons avec un jour d'avance sur notre programme. Nous sommes au camping assez tard, la réception est fermée. mais nous finissons par dénicher trois messieurs, vraisemblablement des préposés à l'entretien, qui se mettent en quatre pour nous, jusqu'à ce que nous soyons confortablement installés. Ils sont vraiment adorables, nous retrouvons là toute la gentillesse et l'hospitalité polonaises.

Un p'tit coin d'paradis....
















Vendredi 3 septembre 97ème jour
Kasimierz - Przeworsk km/j. 209 km/tot. 13'836
Météo : Soleil, quelques nuages, frais
C'est quand qu'on va où? La question se re-repose ce matin. Nous quittons Kasimierz avec pour objectif la visite de Sandomierz, distante de quelques 80 km. Belle balade dans la région de la Vistule, une campagne riche et fertile, essentiellement maraîchère, de douces collines et de beaux villages anciens. Sandomierz, gracieuse et fière sur sa colline, point trop envahie de visiteurs, nous donne un très bon moment.

Puis la question à 100 balles, où va-t-on maintenant? On frôle la dispute avant de se déciser pour les Bieszczady, une région de moyenne montagne à la frontière de l'Ukraine et de la Slovaquie. On n'y arrivera pas d'un jour, surtout compte tenu de la difficulté de la circulation. Après, Sandomierz, on tombe dans un bouchon dantesque dû à des travaux et ça n'avance pas beaucoup plus vite ensuite. La route a été faite pour relier les lieux habités qui se succèdent en chapelet serré limités à 60 km/h. dans le meilleur des cas, mais on y roule le plus souvent à 30 ou 40! Bref, on finit par trouver un très chouette camping à mi-chemin de notre but, un camping comme Ernest les aime : on y est seuls! Et très contents de camper de nouveau après 2 nuits d'hôtel.
Samedi 4 septembre 98ème jour
Przeworsk - Czarna km/j. 232 km/tot. 14'068
Météo : Beau le matin, se couvrant en soirée. Sec, un assez joli temps.
Découverte des Biezczady aujourd'hui, quelle bonne idée nous avons eue de les choisir! C'est absolument ravissant. Un petit paradis de moyenne montagne, forêts, pâturages, profondes vallées, rivières, magnifique architecture traditionnelle, dont d'admirables églises de bois, des routes tranquilles, l'impression de respirer après l'agitation de la plaine. Plein, plein de randonnées à faire, quel dommage d'avoir si peu de temps! Il y a des marcheurs partout, je les envie. Et revoir des montagnes après tous ces plats pays, c'est un vrai bonheur. Nous logeons à l'hôtel le soir (encore!) mais il n'y a pas de camping dans la région.
Dimanche 5 septembre 99ème jour
Czarna - Debno km/j. 247 km/tot. 14'315
Météo : Bouché, pas mal de pluie
Suite et fin de notre découverte express des Biezczady. Il fait plutôt moche mais la pluie ne nous aura pas trop gênés et ce temps ne va pas mal au paysage qui se fait mystérieux et poétique. Ces deux jours auront été comme une parenthèse de vacances dans les vacances. Balade sur les petites routes, arrêt au bord du lac Solina, un grand lac artificiel qui fait penser au lac de la Gruyère, en plus sauvage. Dégustation d'une gaufre à la crème et aux myrtilles au bord du lac, que demande le peuple? Pour finir, visite du musée de plein air avec toutes les constructions traditionnelles de la région dont 3 superbes églises.
Retour ensuite vers la plaine, même si je n'ai aucune envie de partir d'ici! Notre prochain objectif : les mines de sel de Wieliczka, près de Cracovie, un des must du voyage en Pologne. Après avoir vainement cherché le camping de Tarnow (encore une fois, les indications nous laissent en plan au milieu de la ville) nous finissons à l'hôtel à Debno, qui nous rapproche de notre but.
Au fait, merci à Geneviève et à Christiane pour leurs messages.

Circulez, y a rien à voir?











Jeudi 2 septembre 96ème jour
Lomza - Kasimierz km/j. 185 km/tot. 13'627
Météo : Mieux que ce qu'on pouvait attendre, en définitive. Couvert, quelques petites averses, du soleil en fin d'après-midi. Vent glacial et froid de canard le soir, mais beau.

Journée route aujourd'hui, classiquement entre billard et champ de patates, avec prédominance des champs de patates vu que nous privilégions les routes secondaires. Traversée d'une région "sans intérêt", pas du tout touristique, avant d'atteindre les abords de la Vistule. C'est vrai qu'après Lomza, le paysage a moins de charme : plat de chez Plat, des champs tirés au cordeau, beaucoup de maïs (je trouve que c'est une plante très moche). En revanche, beaucoup de belles constructions traditionnelles dans les villages, de la gracieuse maison de bois à la solide ferme 19ème en briques, une superbe, élégante et sobre église baroque dans un patelin où on s'est arrêtés par hasard, de petites villes où il doit faire bon vivre avec leurs jardins publics, leur rivière et leurs magasins de quartier. C'est aussi une région de rivières libres et d'étangs, à demi inondée par les pluies récentes. Vers Garwolin un ravissant paysage de rivière, aussi beau que bien de ceux que nous avons vus dans des régions vantées par les guides. L'impression aussi de se trouver tout près de la vraie vie des gens, des jeunes qui rentrent de l'école aux vieux très vieux, pauvrement vêtus et qui vous serrent le coeur de tendresse et de compassion quand on songe à tout ce qu'ils ont vécu.
"Rien à voir", ça n'existe pas. Il suffit de vouloir regarder.
Et au bout de la route Kasimierz l'exquise, le petit joyau que nous connaissions déjà et que nous retrouvons avec joie. Petite ville de conte de fées, au bord de la majestueuse Vistule. Nous y étions en 2008 et nous logeons dans le même hôtel, que de souvenirs! Mais cette fois il ne pleut pas et nous faisons la promenade aménagée le long de la Vistule avant de rejoindre le Rynek magiquement illuminé dans la nuit.

mercredi 1 septembre 2010

Les lacs




Bien sûr, c'est d'eux qu'il faut parler, c'est pour eux qu'on va en Mazurie. Vous me direz, des lacs, vous en avez vu des tas en Finlande, un lac c'est toujours un lac. Et bien non! D'abord, c'est toujours beau, on ne s'en lasse pas. Et chacun est différent par sa couleur, son environnement, sa forme, le paysage dans lequel il s'insère, sa lumière surtout. Il y en a des centaines ici, souvent reliés par des canaux et des rivières par un système de communication ancestral. Les deux plus grands sont immenses, plus de 100 km de long chacun! Ils s'entourent de forêts profondes, de marais et de longues presqu'îles de roseaux dans une nature intacte. Ils portent aussi leur collier de charmant ports de plaisance et s'animent du merveilleux spectacle des voiliers.
Et celui d'hier au soir, plus petit, plus secret, nous a offert un vrai moment de bonheur au coucher du soleil.

Routes et paysages





Comme à la frontière finlandaise, le paysage change très vite dès la frontière passée. La plaine fait place à un paysage doucement vallonné où alternent le vert éclatant des prairies, l'orangé pâle des champs moissonnés, le riche brun des terres fraîchement labourées et le vert sombre des forêts. Le miroitement des lacs jette des éclats de lumière dans cette symphonie de couleurs et de formes douces. Les villages ne se voient guère, volontiers cachés dans les bosquets et les vallons, mais en fait la région est très peuplée. On fait rarement 5 km sans traverser un hameau, un village ou un bourg. A part quelques beaux éléments anciens, il y a beaucoup de maisons neuves souvent très jolies avec leurs jardins fleuris. C'est plaisant, pimpant, cela vous a un air de prospérité réjouissant, mais n'égale pas la beauté des villages baltes. Il faut dire que ceux-ci nous ont rendus difficiles en matière d'esthétique rurale. Il est difficile de faire mieux. Je ne vois guère que les villages népalais à pouvoir s'aligner. Là aussi, chaque village a son trésor : Château, belles maisons de maître des anciens grands propriétaires, églises baroques, etc. Combinée à la beauté d'une nature encore intacte et d'une campagne très authentique, cela fait de la Mazurie une de ces régions inépuisables qu'il faut bien quitter sans l'avoir vraiment explorée.

Les grandes routes sont globalement bonnes et les routes secondaires vont du billard au champ de patates sans logique perceptible. Une petite ficelle reliant deux trous perdus peut être un billard et deux localités importantes peuvent être reliées par un champ de patates! Leur grand charme est d'être bordées d'arbres qui forment des voûtes magnifique, sur des kilomètres, c'est réellement luxueux.

En quittant la Mazurie, nous retrouvons un paysage de plaine. C'est plat comme la main et pas ennuyeux du tout. Ces grandes étendues de campagne piquetées de bosquets et traversées de rivières donnent un sentiment de sérénité semblable à celui qu'on éprouve devant les grands lacs paisibles.



La cigogne


Je lui fais un article pour elle toute seule, n'est-elle pas ravissante? Elle nous attendait tranquillement posée sur une petite route de Mazurie, venait-elle d'aller déposer un bébé dans son berceau?
Nous avons vu assez souvent des cigognes dans les pays baltes, mais toujours de loin dans les prés. Comme les vaches sont aussi noires et blanches, Ernest prétendait qu'il suffisait de compter les pattes pour savoir à qui l'on avait affaire.

Retour au pays... ou presque

Voici donc le 8ème pays sur notre liste et le seul, à part l'Allemagne, que nous connaissions déjà. Nous avons un peu l'impression d'arriver chez nous. Les sonorités de la langue nous sont familières et nous savons à peu près comment les choses fonctionnent. Nous retrouvons aussi avec plaisir l'amabilité et la politesse des gens.
Nous débarquons cependant dans une partie du pays que nous ne connaissons pas encore et dont nous rêvions depuis longtemps. La Mazurie! Je vais vous en parler un peu mais pour commencer, classiquement, voici le résumé de nos étapes.

Dimanche 29 août 92ème jour
Trakaï - Gisycko km/j. 263 km/tot. 13'012
Météo : Pluie jusque vers 13h. puis variable, assez beau, sec
Internet le matin et départ vers midi. Nous quittons la Lituanie (à laquelle, allez savoir pourquoi, je m'obstine à ajouter un h dont elle n'a que faire) et entrons en Pologne vers 15h. Encore un bout de route et nous nous arrêtons à Gisycko, le centre touristique de la Mazurie. Camping au bord du canal, dans un joli parc tout près du centre, très calme. Nous arrivons juste au moment où le pont tournant est ouvert pour les bateaux et assistons au passage des nombreux plaisanciers qui vont d'un lac à l'autre, un très joli spectacle.

Lundi 30 août 93ème jour
Météo : Beau et plutôt doux, passages nuageux
Un vrai jour de vacances! Petit tour en ville, balade sur le port plus un tour de 3h30 sur le canal et le lac, au ras de l'eau dans un petit bateau de tourisme qui peut accueillir une quinzaine de passagers, repas au restau pour finir.

Mardi 31 août 94ème jour
Gisycko - Wegorzewo km/j. 215 km/tot. 13'227
Météo : Plutôt couvert, vent, soirée froide
Découverte de la Mazurie en prenant les petites routes. Finalement, on a pas mal roulé sans s'en apercevoir à travers lacs, forêts, campagne profonde. Visite sur le parcours de la superbe église baroque de Swieta Lipka (Saint Tilleul, mais oui. Il y a une légende qui explique ce nom). On est aussi passé tout près de l'an QG d'Hitler, le Repaire du Loup, mais sans aller visiter. Camping dans un site magnifique, au bord d'un lac encore, particulièrement beau et paisible. Je n'arrive pas à définir ce qui fait qu'un lac est plus beau qu'un autre, mais c'est ainsi. Et un coucher de soleil sublime en plus.

Mercredi 1er septembre, 95ème jour
Wegorzewo - Lomza (ben là, pour les km., on verra demain, je n'ai pas noté. A vue de nez 100 ou 150.
Météo : changement de décor! Il fait un temps infect, pluie abondante et constante, vent, froid... la totale! Et la météo pour les jours prochains n'est pas meilleure, mais qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu?
Du coup, on a juste roulé tant qu'on a supporté et on s'est arrêtés vers 15h dans un motel. Il faut qu'on réfléchisse à la suite de notre voyage, si le mauvais temps continue, on va raccourcir. A voir... On n'a pas trop le moral ce soir mais bon, ça reviendra.

dimanche 29 août 2010

Maisons villageoises











Moi, je les préfère encore aux châteaux, et vous? Et il ne faut pas croire que ce sont des musées, les gens y vivent.

samedi 28 août 2010

Châteaux











Que ce soit le somptueux palais de Rundale, les reste de la forteresse de Sigulda, le modeste et élégant manoir de Kurtuvenaï ou le château de légende de Trakaï, ils ont jalonné notre route. Rien d'étonnant, ici, il y a un château par village, ou presque.

Les paysages










Nous arrivons dans la grande plaine d'Europe. Quelques régions doucement vallonnées mais pour l'essentiel des pays plats, des horizons infinis de forêts, de prairies coupées de bosquets où se nichent de modestes villages aux maisons de bois, parcourus de rivières paresseuses, ce que j'appelle une campagne de livre de lecture. Par dessus, le ciel immense tient la vedette, qu'il soit dramatique, tourmenté, chargé de nuages et troué d'éclaircies qui jettent des flashes de luimère violente sur la campagne ou candidement bleu et parcouru de nuages blancs et joufflus comme les anges baroques de Rundale. Mai
s aussi des paysages maritimes comme ceux, extraordinaires, de l'isthme de Courlande.

Les pays Baltes au pas de course



15 jours pour les pays baltes, c'est vraiment du gâchis! Chacun en mériterait autant pour lui seul et encore, on n'aurait pas tout vu! Ils combinent richesses culturellle et naturelle au point que c'en est étourdissant. Ce sera peut-être un autre voyage, qui sait. Mais avec un GPS cette fois-ci! Pas de problème pour s'y retrouver sur les routes mais dans les villes, la signalisation est quasiment inexistante, c'est la crise de nerf assurée et on y perd un temps! Cela nous privera de Vilnius où, après avoir tourné pendant 1 heure sans même approcher du centre nous finirons par prendre la fuite et revenir à Trakaï, notre étape précédente.
Je vais vous faire un résumé de cette semaine chargée et riche en découvertes et vous mettre quelques photos.
Nos étapes :
Lundi 23 août 86ème jour
Césis - Riga km/j. 118 km/tot. 11.828
Météo Beau et chaud, ce sera la dernière fois cette semaine.
Arrêt à Sigulda, un parc national letton, pour une trop brève balade dans une magnifique forêt. Première visite de Riga.
Mardi 24 août 87ème jour
Météo Pluie le matin puis beau avec passages nuageux et coups de vent.
Visite de Riga
Mercredi 25 août 88ème jour
Riga - Kurtuvenai (Lithuanie) km/j. 215, km/tot. 12.043
Météo affreuse. Après Riga orage épouvantable et grêle puis couvert, pluie intermittente. Quelques percées de soleil, un ciel superbe, il faut dire.
Long arrêt pour visiter le palais de Rundale, le Versailles letton, un splendide château 18ème.
Visite au passage de la Colline des Croix, site à la fois de ferveur religieuse et de résistance nationale. Plus de 100'000 croix de tous styles et de toutes dimensions y ont été plantées par des pèlerins depuis le 19ème siècle. L'endroit dégage une intense émotion et nous a évoqué le Peuple Silencieux de Suomusalmi.
Enfin notre camping de hasard à Kurtuvenai, un de ces endroits où, sans que vous le sachiez, la chance vous a donné rendez-vous avec le bonheur. Un camping au château, près d'un manoir de bois et d'un ravissant village. 2 campeurs en tout et pour tout sur la grande pelouse devant l'étang, des paysans qui rentrent leur foin sur des charettes tirées par des chevaux, pas un bruit sauf le froissement des arbres et des roseaux sous le vent. O temps suspends ton vol...
Jeudi 26 août 89ème jour
Kurtuvenai - Nida, isthme de Courlande km/j 238 km/tot. 12'281
Météo variable, plutôt couvert, vent, soirée froide
On a surtout roulé aujourd'hui, RAS
Vendredi 27 août 90 ème jour
Nida - Trakaï km/j. 385 km/tot. 12'666
Météo Variable, assez doux, pluie le soir
Visite de l'isthme de Courlande, ses paysages extraordinaires de dunes, ses beaux villages et... son exploitation éhontée des touristes! Puis autoroute en direction de Vilnius. Tranquillel, l'autoroute, et qui traverse de beaux et paisibles paysages, du coup ce n'est pas désagréable du tout. Nous arrivons à Trakaï avec son château de conte de fée posé sur une île, quelque part au milieu des 32 lacs de la région, encore un pays de toute beauté.
Samedi 28 août 91ème jour
Trakaï - Trakaï, avec une vaine tentative de visiter Riga, tout de même 83 km! km/tot. 12'749
Météo : Il a flotté toute la nuit et une partie de la matinée, le reste du temps couvert, gris, un timide soleil le soir et de nouveau de la pluie. Ras-le-bol!
Deux agréables balades dans Trakaï et un café sur la terrasse en face du château, en observant le défilé des mariés qui viennent s'y faire photographier.

Riga la pétillante














Lundi après-midi et mardi, visite de Riga. Après la crise de nerfs obligatoire pour trouver le camping (la signalisation dans les villes est vraiment une catastrophe, nous avons fini par nous faire guider par un taxi) nous partons à la découverte de Riga, la grande ville des pays Baltes.

Ville superbe, très vivante, avec les témoignage de toutes les époques, du Moyen-Age au 21ème siècle, avec une mention spéciale pour les magnifiques ensembles Art Nouveau du début du 20ème. Rien d'un musée cependant, les époques se mêlent et se superposent sans se faire d'ombre, les touristes sont mêlés aux habitants, ça bouge partout, tout cela donne une atmosphère légère et, oui, pétillante.